INTERVIEW - Olivier Véran, député LREM de l'Isère, est rapporteur général de la commission des affaires sociales de l'Assemblée. Il occupe donc une place centrale et très en vue dans la majorité.
LE FIGARO. - Que pensez-vous du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018?
Olivier VÉRAN. - Ce PLFSS constitue un acte politique majeur, celui des promesses tenues. D'abord, celle de réduire les déficits sans diminuer les droits des assurés. Ce budget accompagne les Français les plus fragiles, avec la plus forte hausse jamais effectuée de l'allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse. La promesse est également tenue d'une augmentation importante du pouvoir d'achat des ...
Olivier Véran, député LREM et rapporteur général de la Commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale, réclame une "mission parlementaire d'information".
Et si, pour compenser le joli cadeau fiscal offert aux plus riches prévu par la loi de finances 2018, on supprimait leurs allocations familiales ? Plusieurs députés y réfléchissent, annonce dans "le Figaro" Olivier Véran, député LREM de l'Isère, et rapporteur général de la Commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale.
Pas d'emballement : la mesure ne figure pas dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, actuellement examiné à l'Assemblée nationale. Mais la suppression de l'universalité des allocations familiales pourrait s'inviter un jour dans l'Hémicycle.
A la création de la Sécurité sociale en 1948, les allocations familiales ont été conçues de façon universelle ou "égalitaire". C'est-à-dire qu'elles s'appliquaient à tous, sans distinction de revenu. François Hollande a mis un coup de canif dans cette "égalité" : il a décidé de diviser par deux les 129,5 euros mensuels pour les couples gagnant plus de 6.000 euros par mois, et par quatre pour ceux dont le revenu est supérieur à 8.000 euros.
Faut-il aller plus loin ? Olivier Véran s'interroge :
Cette mesure permettrait selon lui de réaliser 440 millions d'économies par an, et atténuerait l'image du budget 2018 pensé pour satisfaire les plus riches, au nom d'une très hypothétique théorie du ruissellement.
Pourquoi Macron donne aux riches
L'élu ne prévoit pas de déposer un amendement en ce sens : "Sans discussion préalable, ce serait prématuré." Mais il appelle de ses vœux la mise en place d'une "mission d'information parlementaire". Il assure dans "le Figaro" :