Trappes (78) : « Ma fille sous influence islamiste » (Audio) - AVC

Nathalie et Daniel installent une surveillance de leur fille H-24. Ils campent littéralement devant la porte de leur maison et devant son lycée. Mais à Trappes, où quatre-vingts jeunes rejoindront l‘Etat islamique, les réseaux d’endoctrinement sont bien organisés. « On s’est organisés avec mon mari. Je mets le canapé devant la porte d’entrée, j’ai pratiquement arrêté de travailler du jour au lendemain et on s’est donné des tours de garde. »

Emma a 15 ans. Elle est en seconde. Dans la famille, personne n’est religieux, pas plus chrétien que musulman. Quand Emma s’est convertie à l’islam il y a quelques mois, ses parents n’ont pas pris ça très au sérieux. Quand ses parents apprennent qu’elle doit partir pour la Syrie, si le ciel leur était tombé sur la tête, ça n’aurait pas été pire.

La date du départ d’Emma en Syrie, le fameux 18 octobre est passée, et leur fille est toujours là. A ce moment-là, avec son mari, Nathalie pense y arriver toute seule : il suffira de la surveiller étroitement. Sauf que les choses se compliquent. En tout, selon les estimations des services de renseignements, 80 Trappistes ont rejoint les zones de guerre de Daech. Pour une ville qui ne compte que 31.000 habitants, c’est considérable. Des jeunes sont partis sans crier gare, en laissant un mot sur la table de la cuisine.

J’ai fini par prendre conscience de la multiplicité des façons d’accrocher ma fille. Il y avait une espèce de toile d’araignée qui convergeait vers ma fille. Je me suis rendu compte que je n’arrivais à la mettre en sécurité nulle part. Pour savoir ce qui passe par la tête de sa fille, Nathalie décide de rencontrer Brandon, le petit ami d’Emma.

France Culture