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Dentifrices, gels douche, pourquoi les produits d'hygiène sont soupçonnés de favoriser la résistance des bactéries aux antibiotiques.
Le Triclosan, présent dans les produits d'hygiène
Le Triclosan, puissant agent antibactérien, est largement utilisé par les industriels dans les produits d’hygiène et de beauté. Dans les années 1970, il était utilisé comme agent anti-infectieux dans les gels désinfectants utilisés par les chirurgiens. Au fil des années, son usage s’est progressivement étendu aux produits d’hygiène destinés au grand public. On le trouve actuellement dans la plupart des dentifrices, les bains de bouche, les gels douche, les cosmétiques, et même dans certains jouets pour bébé.
L’Université Washington de Saint-Louis a récemment publié dans la revue Antimicrobial Agents & Chemotherapy une étude démontrant les dangers du Triclosan. Cette substance contribuerait à aggraver la résistance des bactéries aux antibiotiques. Cette résistance concernerait également les bactéries responsables de troubles courants, comme les infections urinaires ou les affections respiratoires.
Le système immunitaire est dépassé
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont cherché à mesurer à quel point cette substance limitait la capacité de l’organisme à répondre à un traitement antibiotique. Dans un premier temps, ils ont donc traité avec des antibiotiques des cellules bactériennes exposées au Triclosan. Verdict : ils ont constaté que de nombreuses cellules survivaient au traitement. Là où une cellule sur un million survit aux antibiotiques, ici un organisme sur dix survit après 20 heures. Même un système immunitaire en bon état ne peut la contrôler. Le système immunitaire est dépassé.
Les tests réalisés sur des souris ont abouti aux mêmes résultats. Les souris malades traitées au Triclosan n’étaient pas réceptives au traitement antibiotique. D’autres recherches devront être menées avant de pouvoir affirmer de manière définitive que le Triclosan interfère avec les traitements antibiotiques. Mais les chercheurs américains espèrent que ces premiers résultats serviront d’avertissement, afin de repenser l’importance des antimicrobiens dans les produits de grande consommation.
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