« Le plastique est partout : il est le produit le plus durable, insidieux et intime du monde. De la semelle de vos chaussures aux lentilles de contact dans vos yeux, du téléphone dans votre poche à la nourriture dans votre réfrigérateur, les preuves sont indéniables : nous vivons à l’ère du plastique. » Partant du constat simple que « si ce dernier améliore grandement notre quotidien, il est aussi à l’origine de déchets et de pollution microscopique ».

Orb Media s’est intéressé à sa présence dans l’eau potable – des études récentes ont déjà démontré qu’il avait envahi les océans et les lacs du monde entier. Des recherches menées par l’organisation et des chercheurs de l’University of Minnesota – School of Public Health, et relayées par The Guardian, ont prouvé que des fibres microscopiques en plastique coulent dans nos robinets.

Lors de l’enquête, 83% des échantillons prélevés dans une douzaine de pays ont été testés positifs à la présence de ces fibres (72% pour l’Europe, et la France). Ainsi, on consommerait du plastique à chaque fois qu’on boirait un verre d’eau (potable). Ces micro-plastiques contiendraient des produits chimiques toxiques liés au cancer et à d’autres maladies qu’ils libéreraient lors de la consommation par les poissons et les mammifères.

 
 

Si les scientifiques ne sont pas sûrs de leur provenance, ces fibres microscopiques pourraient être issues de l’abrasion quotidienne des vêtements, tissus d’ameublement et tapis, et atteindraient nos robinets après avoir contaminé les systèmes de traitement et de distribution de l’eau environnants. On notera par ailleurs que des particules de cette taille peuvent facilement migrer à travers la paroi intestinale et se déplacer vers les ganglions lymphatiques ou d’autres organes corporels.


En complément:une étude française

 

Deux millions de Français, sans le savoir, consomment de l’eau chargée en aluminium, pesticides, médicaments, produits radioactifs, anticancéreux…

Pesticides et nitrates

L’agriculture est largement mise en cause par l’association UFC-Que Choisir dans la pollution de l’eau du robinet par les pesticides et les nitrates. C’est une réalité, depuis 10 ans l’utilisation des pesticides n’a pas diminué. Si les agriculteurs persistent dans les pesticides et les nitrates, c’est pour éviter une baisse de rendement de leur production qui les obligeraient à mettre la clé sous la porte.

Mais les agriculteurs ne sont pas les seuls à être responsables de cette pollution.Régulièrement des dérogations sont délivrées par les autorités pour continuer à distribuer une eau non conforme.  Parfois les taux dépassent de 6 % la norme acceptable.

Peu de communes informent sa population sur la pollution de l’eau du robinet.

Le documentaire de Sophie Le Gall diffusé sur France 2 au début de mars 2012 explique que les autorités sanitaires se cachent derrières des chiffres pour ne pas affoler les populations.

En Eure et Loire l’État interdit aux communes de construire de nouveaux lotissements tant que l’eau du robinet est pollué. En attendant le reste de la pollution est toujours alimentée par une eau polluée.

Ailleurs comme en Seine et Marne des dérogations sont délivrées jusqu’à la mise en place d’un projet pour dépolluer l’eau du robinet. Les maires peuvent demander des dérogations pendant 9 années consécutives. En attendant l’eau est dite « conforme par dérogation ». La population ou les maires sont convaincus de la sincérité de l’État sur la conformité de cette eau. Pourtant, cette eau est dangereuse pour les femmes enceintes et les enfants.

Les entreprises en profitent pour proposer aux particuliers des solutions miraculeuses qui purifient l’eau. Le coût est de 3000 euros.

 

 Une directive du ministère de santé très discrète.

Le 22 février 2012, l’association Générations Futures révèle l’existence d’une directive du ministère de la Santé, discrètement entrée en vigueur il y a plus d’un an, et qui revoit à la hausse les concentrations autorisées de pesticides dans l’eau potable.

Instruction émise par la Direction générale de la santé le 9 décembre 2010 :

« Pour répondre aux exigences dans la lutte contre la pollution de l’eau, soit on met tout en œuvre pour réduire la présence des substances nocives, soit on préfère remonter les taux et prétendre à une amélioration de la situation. C’est un peu comme si on changeait les degrés sur un thermomètre pour faire croire qu’il fait moins chaud.«

Vu sur Owni

La France est actuellement  poursuivie par Bruxelles pour ne pas respecter la législation européenne de 1991 sur la pollution des eaux aux nitrates.

 

L’aluminium 

L’eau du robinet peut avoir une teinte jaunâtre suite à des intempéries. Cette couleur ne satisfait pas les consommateurs même si l’eau est pure. Pour rendre l’eau du robinet plus limpide, certaines stations d’épuration utilisent la floculation au sulfate d’aluminium. Depuis 35 ans de nombreuses études affirment qu’au-dessus de 100 mg d’aluminium par litre c’est un risque pour la santé humaine (démences et déclenchement de la maladie d’Alzheimer).

Pourtant, en Europe la norme tolérée est de 200 mg/l. Cette norme est souvent dépassée grâce à un joli détournement des chiffres.

Les autorités se cachent derrière les chiffres de « la référence de qualité » qui lui permet de rendre une eau non conforme, en eau conforme. Cette référence de qualité ne traduit pas un risque sanitaire direct. Si la DASS, en charge du contrôle de la conformité de l’eau dans chaque département, se base sur le chiffre de la « limite de qualité », l’eau serait considérée non conforme à la consommation.

L’État joue avec les chiffres, et les grands groupes de distribution tel que Véolia gère le risque médiatique. Le risque sanitaire est minimisé car les coûts de réhabilitations sont trop onéreux.

 

Résidus de médicaments

D’autres polluants tout aussi dangereux circulent dans l’eau du robinet : les résidus de médicaments issus des urines et de nos selles humaines et animales. L’industrie chimique et pharmaceutique, les élevages industriels qui bourrent les animaux d’antibiotiques… sont  responsables de cette pollution.

Les rejets des hôpitaux sont tout aussi préoccupants : anticancéreux, radioactifs, molécules toxiques…

Les stations d’épuration n’ont pas été prévues pour retenir les résidus médicamenteux. 70 à 80 % des résidus trouvés à l’entrée de la station réapparaissent après épuration.

Depuis 2009, l’Afssaps et l’Anses  ont commencé à analyser les eaux à la recherche de résidus de médicaments. En 2011 les premiers résultats tombent. Sur 45 molécules recherchées 19 ont été détectées (anti-épileptique, anxiolytique…). Pour le moment  ni la France ni l’Europe n’ont fixé de normes réglementaires.

40 millions de français boivent de l’eau du robinet.

 « Il y a près de deux millions de consommateurs qui paient pour de l’eau significativement polluée même si pour 97,5 % de la population globalement, l’eau est de bonne qualité grâce à la réglementation. » Sylvie Pradelle, administratrice nationale de l’association Que Choisir.

Les communes et les grands de la distribution de l’eau préfèrent laisser courir une eau non conforme plutôt que d’investir dans des usines trop coûteuses.

L’association Que Choisir dans sa dernière enquête sur la qualité sur l’eau du robinet fait un appel au secours. Elle est intervenue auprès des communes concernées pour qu’elles informent les consommateurs sur la pollution de l’eau.

« Elle demande aussi aux pouvoirs publics nationaux et européens :

– Une protection efficace de tous les captages ;

– Une application du principe constitutionnel pollueur-payeur dans le domaine des pollutions agricoles pour dissuader les pratiques agricoles polluantes ;

– Que les aides de la Politique Agricole Commune (PAC) soient réservées aux modes de production s’inspirant des principes des agricultures intégrées et biologiques. »

 

L’association a mis à disposition sur son site les résultats de ses analyses commune par commune

 Sophie Le Gall vu sur cdurable

« Autant de questions légitimes mais complexes qui méritent des informations détaillées et multiples… La gestion et le traitement de l’eau nécessitent la mise en oeuvre de technologies et de savoir-faire spécifiques pour garantir la qualité de l’eau distribuée, mais aussi la gestion durable de la ressource en eau et la préservation de l’environnement… Autant d’actions préventives de long terme pour limiter la pollution des milieux aquatiques.

 

Tous les résultats d’analyse sur la qualité de l’eau du robinet que boivent les français sont publics et consultables auprès de leur mairie ou de leur distributeur d’eau et sur Internet.

 

Quand un dépassement des limites définies par la réglementation est enregistré, les autorités sanitaires sont immédiatement averties afin qu’elles définissent si ce dépassement implique ou non un risque pour la santé publique. S’il n’y a pas de risque, elles peuvent délivrer une dérogation. S’il existe un risque, elles imposent une restriction d’usage adaptée. Dans les deux cas, la collectivité concernée doit s’engager dans un plan d’actions permettant le retour à la conformité dans les meilleurs délais. Les clients-consommateurs peuvent également contacter leur distributeur d’eau à tout moment en composant le numéro qui figure en haut à gauche de sa facture ».

 

 

Sources :
Documentaire de Sophie Le Gall
Que Choisir
Owni
Anses
cdurable