Conflit d’intérêt ou pas, la fondation Hulot est financée par des fonds de sociétés, EDF, Véolia, Vinci, dont le ministre aura à « apprécier » les projets, ce qui pose question.
Nicolas Hulot a pu se verser 290.000 euros de salaires en 2013, complété par 66.000 euros de dividendes, selon le « Canard ».
Le long CV de Nicolas Hulot a donné des sueurs froides à l’Elysée, rapporte « le Canard enchaîné ». Dans son édition à paraître ce mercredi, l’hebdomadaire satirique s’est penché sur les différentes sociétés de l’actuel ministre de la Transition écologique. La Fondation Nicolas Hulot, mais pas seulement.
L’ancien présentateur de l’émission Ushuaïa a créé en 1990 une société, Eole Conseil, principalement alimentée par les royalties touchées sur les ventes de shampoings et gels douches de la marque Ushuaïa, qui appartient à TF1.
« En 1992, ce deal juteux lui rapportait déjà 113.000 euros », selon l’hebdomadaire, qui a consulté les comptes annuels. « A partir des années 2000, Eole Conseil a dégagé entre 480.000 et 715.000 euros de chiffre d’affaire par an. Une machine à cash pour l’écolo. Seul salarié, Hulot en possède 99,9% des parts. »Nicolas Hulot a ainsi pu se verser 290.000 euros de salaires en 2013, complété par 66.000 euros de dividendes. Depuis, les montants sont confidentiels.
« Toutes les recettes d’Eole proviennent des produits d’Ushuaïa et de droits d’auteur sur des livres », a expliqué Nicolas Hulot au « Canard ».La déclaration de patrimoine sera transmise d’ici quinze jours à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Une fondation et des mécènesLe « Canard enchaîné » en profite pour rappeler que « 60 Millions de consommateurs » a épinglé le mois dernier trois produits de la marque en raison de la présence de colorants allergènes ou d’une substance « soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien ».
Le journal revient aussi sur les mécènes de la Fondation Nicolas Hulot. Jusqu’en 2012, EDF a versé 460.000 euros par an, puis 100.000 euros par an. Or, le ministre aura son mot à dire sur l’avenir des centrales nucléaires. Veolia a versé 200.000 euros par an entre 2012 et 2017. Quant à Vinci, désigné pour construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il a financé la fondation à hauteur de 30.000 euros en 2014 et 2015.
« Tout sera déclaré à la Haute autorité, c’est elle qui appréciera s’il y a conflit d’intérêts », a indiqué Nicolas Hulot.
B.L. pour Temps-Réel